Le roman sulfureux et diabolique de la rentrée, c’est lui !
Mauvaise passe, c’est du sexe et de la violence, une envie de se perdre, de faire mal aux autres comme ils lui font mal à elle. Les personnages sont peu nombreux : la narratrice, la rue, le métro, et X, un homme marié. Elle est jeune, visiblement, assez jeune pour avoir envie de mourir d’amour. C’est ce que j’en ai déduit car l’histoire est brouillée, sans doute pour mettre en lumière autre chose, ou ne pas perturber l’essentiel.
Mauvaise passe, c’est avant tout une jeune fille qui va mal, qui a perdu le sens de la dignité, à cause d’un drame, d’un homme, des deux à la fois. Seul subsiste le besoin de ressentir la violence, d’exorciser le mal, sans doute par l’écriture, et surtout par les hommes. Personne pour la protéger, une mère effacée, désengagée, des études lointaines, rien pour atténuer son intense mal-être, à part peut-être l’hôpital et les médicaments, ou encore des hommes, X, Y, Z…
Ça faisait longtemps que je n’étais pas tombée sur un roman de ce style-là, impudique et poétique, une suite décousue de sensations, de scènes nocturnes floutées.
Mauvaise passe est une prose mélancolique d’une jeune femme pleine de désir, une plainte lancinante d’un mal contemporain et inqualifiable, évoquant la dissolution de l’âme et du corps, un tournant de vie difficile, et une petite lueur d’espoir qui continue à briller au loin.
Ce roman m’a touché quelque part, cette sorte de sincérité et de candeur dans l’obscénité, l’émerveillement de cette fille désabusée, ses pulsions extrêmes, cette errance à l’orée de la vie adulte. J’aime quand l’envie de violence masque une envie déchirante de vivre. Mauvaise passe, c’est un début prometteur d’une carrière de poétesse.
Le signe astrologique du roman
Scorpion
Autodestructeur à souhait, plongeant dans l’abîme, c’est sa perte qui le conduit à la surface des eaux troubles de son inconscient et de son chemin de vie.
Extrait choisi
Il m’arrive de vouloir m’échapper ; me soustraire à la violence sourde du quotidien avec lui. Alors, je sors. Je dors chez des inconnus. Je n’ai pas nécessairement de souvenirs de ces nuits-là. Les appartements ne se ressemblent pas. La plupart du temps, quand j’ouvre les yeux, je suis surprise, je ne me souviens plus d’où se trouvent les toilettes, ou, pire, trouve l’otage des bras, la proie des draps. On ne me déshabille pas complètement, on laisse une jupe me ceinturer. Ce n’est pas doux. Je suis l’objet de brutalités. Quand je ne veux pas vraiment me donner, mais que je me retrouve là, comme obligée. Quand ça brûle et que l’on continue, quand tout se refuse en moi mais que l’on continue.
Je note tout de suite !
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J’espère qu’il te séduira 😉
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Malgré ton avis enthousiaste, j une pense pas le lire.
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C’est un roman qui ne fera pas l’unanimité c’est certain 😉 et en cela je l’aime bien 😉
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J’ai donné avec les manipulations maltraitance et autres avec « Anomalie » de Julie Peyr, ce sera tout pour cette année 😦
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Aie je voulais le commencer bientôt « anomalie »… il est glauque ??
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Glauque pas forcément mais perturbant car l’adolescente Leïla est vraiment toxique : une adoption qui part en vrille
par contre le petit frère est très attachant…
ce roman m’a rappelé des souvenirs donc je reste réservée, c’est pour cela que j’ai mis beaucoup d’extrait dans ma critique pour ne pas trop influencer 🙂
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Ah là, ta chronique fait mouche ! C’est noté !
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